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Construction de mon canot en bois - (Article 1)

samedi 17 mai 2008, par grand-Pierre

Étape par étape, la construction d’un canot en bois et résine.

Le projet :

Un vieux rêve d’aller explorer les fleuves et les rivières sans pour autant utiliser un bateau pesant, onéreux et compliqué à gérer (transport - amarrage), m’a déterminé à construire un canot en bois, relativement léger (100 Kg maxi) et dont la mise à l’eau peut se faire n’importe où. 4.90 m de long et 1.20 m de large, c’est la dimension maxi avant l’immatriculation obligatoire ! Un petit moteur hors bord (5,5 cv) assurera la propulsion qui pourra également se faire à la rame dans les zones protégées. Une remorque légère servira au transport.

La technique mise au point par votre serviteur se situe entre la construction de type canoë et celle, plus lourde d’une barque. C’est à dire que le bordé composé de fines lattes (25 x 8 mm) collées entre elles sera renforcé par des membrures en lamellé-collé qui seront fixées sur une quille et mariées deux à deux par des "varangues". Le tout sera stratifié intérieurement et extérieurement avec de la résine et des lés de fibre de kevlar. L’essence choisie est le mélèze, excellent résineux s’il en est.

Mise en œuvre : la préparation

Pour ce faire, j’ai commencé par imaginer et réaliser une maquette au dixième la plus précise possible que j’ai baptisée dans la baignoire pour contrôler sa tenue sur l’eau, à vide et chargée. Le canot est légèrement "en banane" c’est à dire que la quille n’est pas rectiligne pour lui donner une bonne tenue sur des eaux un peu agitées. Le fond est frégaté (voir plan) et le bouchain arrondi. L’étrave est tranchante.

Ensuite j’ai relevé les profils de la coque tous les 50 cm à l’aide d’un petit appareil spécial à tringles et je les ai reporté sur le papier.

Après scannage j’ai pu épurer les courbes avec le logiciel "illustrator" et les mettre à l’échelle 1/1. Puis un labo de tirage a réalisé les plans grandeur nature des couples. (Alès).

Mise en œuvre : La structure bois

Dans un local approprié construit préalablement, j’ai bâti la base de travail, parfaitement plane et de niveau et j’ai découpé d’après les plans dans de l’aggloméré les formes de chaque couple que j’ai fixé en place tête en bas sur la base.

Pour parfaire la forme de la coque et assurer le formage en place des membrures, j’ai fixé des "lisses" de 10 x 20 mm perpendiculairement aux couples sur la longueur du canot et espacées de quinze centimètres. Ces lisses ont permis de corriger certaines petites erreurs entre les couples, soit en les enfonçant, soit en les surélevant par endroits. Ces petits changements ont été scrupuleusement reportés sur la demi-coque opposée pour respecter la symétrie. (Travail fastidieux).

Puis j’ai mis en place la quille en mélèze de 25 mm en trois parties, dont l’étrave, collées entre elles à l’époxy. (Cette colle assurera tous les collages bois).

Une vingtaine de "membrures" sont ensuite assujetties en travers des lisses qui servent de forme, avec la technique du "lamellé-collé", en six épaisseurs de bois de 4 mm chacune. Elle sont également collées à la quille.

Le "tableau" est découpé et collé à la poupe. Il doit être résistant et bien marié à la structure car il subira la poussée du moteur hors-bord.

De part et d’autre de la quille et de l’étrave des languettes de bois de 8 mm sont collées sur le rebord desquelles viendront s’appuyer les premiers éléments du bordé. Puis les lattes du bordé sont assemblées et collées entre elles l’une après l’autre en partant de la quille vers le plat-bord. Elles sont usinées en gorge sur un champ et en arrondi sur l’autre de façon à s’imbriquer parfaitement malgré la cambrure de la coque.

Les futures opérations :

Une fois le bordé terminé le canot sera retourné et les couples de forme en agglo ainsi que les lisses seront démontés. Les varangues seront placées entre les membrures et solidarisées avec la quille ce qui assurera une grande solidité à la structure. Le pontage sera posé sur le tout.

Des réserves de flottabilité (destinées à rendre le canot insubmersible) seront aménagées dans les caissons de poupe et de proue ainsi que sous le pont avec une mousse expansée spéciale.

Mise en œuvre de la stratification :

Plusieurs couches de résine époxy (à l’intérieur et à l’extérieur) seront alternées avec le marouflage sur la résine fraiche des lés de tissus de fibre de Kevlar (poly-para-phénylène téréphtalamide, seulement pour l’extérieur). Des ponçages intermédiaires permettront de donner de nouvelles couches de résine.
Une finition avec un vernis anti-UV donnera le brillant de la coque et protègera l’ensemble.

Finitions :

Il ne restera plus qu’à coller le plat-bord et à fixer la serre bauquière et la serre de banc le perpendiculairement aux membrures internes. Deux bancs viendront s’y fixer. Des panneaux seront posés sur les caissons de proue et de poupe (siège du pilote).

Voila. Le canot sera prêt (dans quelques temps encore) à prendre le large !

(Lire la suite = Construction du canot en bois" n°2)

Messages

  • Bonjour,

    Je suis tombé aujourd’hui sur vos articles, et tenais dans un premier temps vous féliciter ! Je trouve votre travail très ambitieux et tellement impressionant !
    Avez vous terminé ce travail titanesque ?

    Je suis passionné de canots en bois, puisque dans ma région, lac léman, nous pratiquons la rame traditionnelle sur d’anciens canots en bois !
    Ces canots sont d’anciennes barques de sauvetage d’une longueur de 10mètres environ, mais ressemblent à votre canot.

    Passionné par les canots en bois j’aimerais réaliser une maquette de bateau de ce type, mais n’arrive pas à me procurer de plans... Sauriez vous où je pourrais en trouver ? Car prendre les mesures sur un bateau est un peu compliqué...

    Merci et bon courage pour la suite de votre construction