Le blog de Grand-Pierre

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Lassitude...

mercredi 22 novembre 2023, par grand-Pierre

Que sont les gens devenus ? Je crois le vent les a ôté... Ou autre chose.

Vieux et grincheux

Depuis quelques mois je me sens très las. Non pas que l’âge avançant, je grinche et médise à longueur de journée, vitupérant l’époque, comme le disait ce cher Léo Ferré ; non ce n’est pas exactement ça, même si l’âge n’arrange rien effectivement.

Cette grande lassitude me parvient depuis les échos du dehors. Le bruit du monde, les choses qui se racontent ici et là dans les médias, les débats, les fabricants peu inspirés de « scoops » minables ainsi que ceux qui font d’un « tweet » suivi par un million de personnes débiles, l’affaire du siècle.

Tout cela renifle le fabriqué, le prêt à penser (ou à ne pas penser), le bourrage de mou et la manipulation.

Pour me reposer de ces questions insipides et superficielles, lamentables et artificielles me reste les nouvelles « sérieuses » et validées professionnellement que je pêche dans l’actualité. Bouillie d’enfants sous les bombes, populations déplacées avec un sac sur le dos pour tout viatique, torture des opposants, environnement planétaire en grand danger, captation des richesses, corruption parfois au plus haut niveau, conflits où les civils trinquent plus que les militaires, délinquance et abalourdissement des jeunes qu’on a oublié d’éduquer, marché florissant de la drogue et tuerie de masse dans les établissement scolaires. Arrêtez !

Scène de ménage sonorisée

Reste quand même, pour me ramener à une réalité plus réconfortante, les hommes et les femmes que je croise tous les jours, brefs ces humains de notre quotidien.

Me rendant à une séance de « kiné » j’entend une femme hurler en pleine rue : « Je vais lui bouffer les c......s » ! En plein délire conjugal, elle se lâche et tout le monde en est informé à vingt mètres à la ronde. La kiné (sithérapeute) me raconte que la veille une explication à couteau tiré a laissé des traces de sang devant son cabinet.

Rentrant chez moi j’apprends qu’un fou furieux en liberté a été élu par les argentins président de la république. « Enfin ! Les choses vont changer » dit un de ses jeunes partisans devant un micro. Pauvre imbécile... Si seulement tu savais !

En arrivant en ville un homme traverse sans crier gare, le smartphone collé à l’oreille et ne devra son salut qu’à mes réflexes rapides, bizarrement restés opérationnels malgré mes soixante-dix-sept ans. Combien de temps lui restera-t-il à vivre lui s’il ne regarde pas en traversant ?

Au tout début de cette manie du portable collé à l’oreille des passants en toute situation, l’un de mes copains les surnommait malicieusement les « Van Gogh » en référence à la mutilation de ce grand artiste. Cette humour ne ferait plus rire qui que ce soit aujourd’hui.

Ne rien faire, ne rien penser

Installé au calme sur la terrasse en bois de mon mazet en montagne, je regarde les crêtes qui s’étagent vers un horizon orangé dans le soleil du soir. Il faut un long moment, un très long moment pour que mes pensées se rétablissent paisiblement et que l’acouphène laissé par ce monde hideux laisse la place au souffle du vent.

Vent, que nous apporteras tu demain ?